de Jean-Philippe de Tonnac
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Dan de Mirmont, le boulanger de Kaboul
Comment découvre-t-on la cuisine et la panification à la française en Birmanie et décide-t-on de les faire connaître aujourd’hui aux gens de Kaboul ? C’est l’étonnant parcours de Dan de Mirmont qui réouvre son Bistro Bakery en octobre.
- Ali, à droite, responsable de la
boulangerie-pâtisserie, et Zobaid,
à gauche, son assistant.
Dan de Mirmont, au centre.
Comment choisit-on de venir faire du pain à Kaboul ?
On n’y arrive pas en ligne droite. Il y a des détours. Si vous voulez un commencement, je vous propose la Birmanie.
Ça ne nous éloigne pas un peu ?
Vous verrez que non. Quatorze années d’un long flirt avec l’Union du Myanmar. Un grand bémol, les plaisirs de la table y sont comptés. Chose qui nous désole J., mon amie chinoise singapourienne, et moi. Bien qu’entourée de pays tels que l’Inde, la Chine, la Thaïlande, connus pour leurs cuisines, la table birmane offre peu d’émotions positives. Des vacances dans une petite maison au-dessus de Saint-Tropez et les merveilleux restaurants de l’arrière-pays nous apportent la conviction qu’il faut agir. Nous rentrons en Birmanie avec une soixantaine de kilos de livres de cuisine. Ni elle ni moi n’avons jamais mis les pieds dans une cuisine. Une sainte horreur des odeurs de graillons et des mains sales. Nous faisions jusqu’alors commerce de nos créations dans une très jolie galerie dans le centre de Yangon. Sans faire attention à ce que nous mangions.
Le début des apprentis cuisiniers est laborieux et difficilement supportable pour les amis, invités à goûter. Les cobayes s’y font lentement, vantent nos progrès et nous demandent progressivement de nourrir leurs soirées.
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