by Jonell Galloway
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translated and adapted by Jonell Galloway
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Good news: You don’t have to be French to love bread. Indians, Iraqis, Israelis, Egyptians, Peruvians, Greeks, and Germans are also fond of it. The truth is all peoples dwelling on this earth are “bread eaters”, if you accept the formula Homer used in the Odyssey. For Homer, the art of bread-making was the criterion for distinguishing those who were civilized from the others, the savage barbarians. But the Greek bard probably didn’t even know that the American Indians existed. The Indians did not sit around waiting for the arrival of the “civilized” to understand the value of arepa, cassava, tortilla and hallaca.
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Vous n’avez pas besoin d’être Français pour apprécier le pain. Les Indiens, les Irakiens, les Juifs, les Egyptiens, les Italiens, les Péruviens, les Grecs, les Allemands en sont friands, autrement dit tous les peuples de « mangeurs de pains », selon la formule qu’utilise Homère dans l’Odyssée pour distinguer ceux qui ont acquis l’art de la panification des autres, sombres barbares. Probablement l’aède grec ignorait-il l’existence des Amérindiens. Ceux-là ne l’ont pourtant pas attendu pour apprécier l’arepa, la cassave, la tortilla, le hallaca.
Mais même les nouveaux venus, peuples récemment convertis à la panification, ne tarissent pas d’éloges à propos des mérites du pain à mie ou à croûte. Car il faut choisir son camp. Sachez, en effet, que la véritable « ligne Maginot » dans le monde de la boulangerie universelle est celle qui sépare les amateurs de « pain à croûte », les Latins, des amateurs de « pain de mie », les Anglo-saxons et que la compétition est très largement en faveur des seconds. Raison pour laquelle, même en France, Mecque du pain à croûte (obtenue grâce à la réaction de Maillard), les consommateurs ont tendance à réclamer un « pain pas trop cuit ». Ce qui irrite par dessus tout notre spécialiste du french bread, l’historien Steven L. Kaplan, bien connu pour ses coups de gueule.
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Panophiles délicats, esprits sensibles s’abstenir.
L’action de pétrir une pâte à pain de plusieurs kilos, abondamment hydratée, a constitué dans nos fournils, avant l’introduction des pétrins mécaniques, ni plus ni moins que ce que les Sioux Lakotas désignent sous le nom de I-ni-pi ceremony : séquestré volontaire dans une hutte de sudation, l’initié accomplit sa metanoia (μετάνοια) en pleurant toutes les larmes de son corps. On ne saurait se présenter devant le Créateur qu’une fois l’âme dégraissée, affûtée.
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